Interview Catherine MINOT – Nouvelle directrice de l’EPF74

A la fin de l’année, Philippe VANSTEENKISTE prendra sa retraite après avoir travaillé 40 années dans le domaine du foncier.  Il a été le préfigurateur puis le directeur de l’EPF 74, créé il y a 20 ans.
Pour lui succéder Catherine MINOT est arrivée début octobre pour prendre la suite en début d’année 2024. Découvrez la nouvelle directrice de l’EPF74 au travers de son interview :

  • Afin de mieux vous connaitre, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de vos expériences précédentes avant de rejoindre l’EPF74 ?

J’ai débuté en tant que fonctionnaire territorial, dans des communes de différentes tailles, à des postes proches des élus et liés à l’aménagement du territoire ou au développement du commerce. Par la suite, j’ai intégré une étude notariale à Paris où j’ai accompagné des bailleurs sociaux et des promoteurs dans le montage d’opérations immobilières. Ces postes m’ont permis de comprendre le rôle des différents acteurs dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement. Le foncier a donc joué un rôle central dans mon parcours, et c’est ce qui m’a conduit à rejoindre l’EPF des Hauts-de-Seine lors de sa création en 2007. J’y ai dirigé une équipe opérationnelle, un défi passionnant car tout était à créer. Dans le cadre de la fusion des EPF franciliens, j’ai rejoint l’EPF d’Ile-de-France en vue de monter une Direction des Ressources Juridiques puis des filiales pour compléter l’intervention de l’EPF. Mon parcours a été marqué par une combinaison de compétences opérationnelles et de conseils. La recherche du dialogue, de l’échange pour avancer en est le dénominateur commun.

  • Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre ce poste de directrice de l’EPF74?

Au-delà des attraits du territoire qui sont réels, j’ai ressenti un désir profond de revenir à des fonctions de proximité : proche des élus et des secteurs d’intervention, et porter une vision à long terme, stratégique pour le territoire. Je veux contribuer au développement de la Haute-Savoie en tenant compte de ses spécificités et de ses enjeux. L’EPF 74 jouit par ailleurs d’une excellente réputation au-delà des frontières du département. Je tiens à remercier son Président, Christian DUPESSEY , le bureau et le conseil d’administration pour la confiance qu’ils m’ont accordée.

  • Quelles sont pour vous les spécificités et les enjeux du territoire de la Haute-Savoie ?

La Haute-Savoie présente un panel complet de problématiques contemporaines sur un seul territoire : prix de l’immobilier excessif pour une partie de la population, nécessité de préserver l’activité économique et le tissu industriel, mise en œuvre du Zéro artificialisation nette (ZAN)… Bien que sensibilisée, je demeure impressionnée par les effets de l’emploi transfrontalier sur le territoire. Ces problématiques s’exercent sur un territoire spécifique, magnifique et dans le même temps complexe. Les origines et les effets de l’évolution des prix du foncier ne sont pas les mêmes en vallée ou en montagne. Les enjeux actuels sont de préserver le vivre ensemble et la qualité de vie des acteurs à l’échelle du département. L’arrivée de 10 000 habitants par an, la présence de lits froids et l’existence d’emplois transfrontaliers à très hauts revenus ne doivent pas dégrader les conditions de vie des acteurs : les habitants mais aussi les entreprises qui doivent pouvoir continuer à se développer et à recruter. Nous pourrions être à l’aube d’une crise sociale forte si rien n’est fait. Si les collectivités ne peuvent pas maitriser le 1er maillon de la chaine, à savoir le foncier, leurs politiques ne peuvent pas être menées à bon terme, quel que soit le domaine concerné.

  • Quels sont vos objectifs et priorités en tant que Directrice ?

Ma priorité est de répondre aux attentes des collectivités tout en conservant la dynamique et l’esprit novateur qui caractérisent l’EPF74. L’EPF se dote actuellement d’un nouveau Plan Pluriannuel d’Intervention (PPI). Ce document fixe le programme d’intervention de l’EPF pour les 5 prochaines années. Il marque une évolution de la politique foncière de l’EPF : un accent est mis sur l’absence d’artificialisation des projets. Le volet accompagnement des collectivités locales est renforcé avec le recours plus systématique aux plans d’action foncière. Le montant des interventions, 250 millions en 5 ans, peut paraître ambitieux, mais il est la retranscription financière de ces volontés. Il faudra par ailleurs tenir compte des effets de la crise immobilière actuelle et de la mise en œuvre du ZAN. Leurs effets seront traités. Pour moi, il ne faut pas subir, mais agir en ayant une vision à long terme, même si le contexte évolue. Pour pouvoir poursuivre sa mission, les équipes de l’EPF vont devoir être renforcées. C’est prévu. Ses moyens techniques (bâtiment, informatique…) devront également évoluer. Nous allons, de plus, continuer à soutenir La Foncière de Haute-Savoie, afin qu’elle atteigne une réelle autonomie.

  • Pouvez-vous nous parler de vos valeurs et de l’approche que vous souhaitez adopter en tant que directrice de l’EPF74 ?

Mes valeurs principales incluent le respect, l’intérêt général, et l’engagement envers l’utilité publique, qui guident nos actions vers le bien commun. Je crois en une réussite collective, en une approche pragmatique, en étant proche des territoires, et en écoutant attentivement les parties prenantes. Ces valeurs sont en harmonie avec la philosophie actuelle de l’EPF74.